4 March 2021
par CIEL 103,7 FM
Le coût des matériaux de construction a explosé dans la dernière année. Cette hausse a un impact majeur sur les entrepreneurs de la région, mais également dans le portefeuille des consommateurs et des municipalités.
Les entrepreneurs en construction et les marchands quincailliers sont très inquiets. Si la hausse des coûts semble généralisée sur l’ensemble des matériaux, le bois ne s’est jamais vendu aussi cher au Québec. Quelques recherches auprès des intervenants de la région ont permis d’apprendre qu’avant la pandémie, il était possible de se procurer un 2 x 4 en épinette de 8 pieds pour moins de 3 $. En date du 1er mars, le même morceau de bois coûte près de 7 $ pour un entrepreneur en construction. Pour le commun des mortels, le montant grimpe à 8 $.
« Les hausses sont actuellement très prononcées. On parle de deux fois, voire trois fois, le prix régulier de certains matériaux de bois. C’est du jamais vu », de dire Guillaume Houle, porte-parole de l’Association de la construction du Québec Guillaume Houle.
Les exemples ne manquent pas. Une panneau de contreplaqué d’un demi-pouce d’épaisseur se vendait, il y a quelques mois à peine, à un tarif de 21 $. En 2021, l’entrepreneur doit débourser 48 $, tandis que le particulier doit investir 57 $. Cette hausse a évidemment un impact flagrant sur le prix de la construction d’une maison neuve. Le propriétaire de PL Rioux Construction à Saint-Antonin confirme que la récente explosion du coût des matériaux a entrainé une augmentation moyenne de 30 000 à 50 000 $ pour une maison neuve au KRTB. Les métaux pour la charpente ainsi que les matériaux servant au revêtement extérieur sont aussi à la hausse, ce qui n’aide donc pas à diminuer les frais.
Dans les constructions majeures octroyées par contrats publics, les entrepreneurs craignent la catastrophe. La Ville de Rivière-du-Loup surveille d’ailleurs le dossier avec beaucoup d’attention, elle qui a sur la planche à dessin quelques projets d’importance tels que la construction d’une nouvelle caserne incendie ainsi que la réfection de la bibliothèque Françoise-Bédard. La crainte pourrait également s’installer à Témiscouata-sur-le-Lac avec ses projets d’infrastructures sportives.
« Évidemment qu’il y a un stress. En ce moment, c’est très difficile. Il y a aussi des projets qui seront peut-être réalisés à perte », de confier Guillaume Houle.
L’Association de la construction du Québec a d’ailleurs demandé au gouvernement du Québec d’augmenter les volumes de coupe afin d’éviter les mauvaises surprises en vue de la prochaine saison estivale. Avec le printemps qui arrive à grands pas, les projets de rénovation et d’aménagement, comme la réfection de patios et de toitures, sont habituellement très populaires. Est-ce que le marché se sera stabilisé d’ici là? Les intervenants consultés ne sont pas convaincus, loin de là.